Depuis de nombreuses années, on voit passer de temps en temps des petites vidéos qui nous montrent des avant/après en citant Photoshop. Souvent ce sont des photos de personnalités qui ont subi quelques adaptations, avantageant la réalité de ce qu’ils sont. Ou plutôt de comment nous les verrions si nous les croisions dans la rue, quand ils sont au naturel. Ces articles ou vidéos ont souvent tendance à mettre en garde contre l’usage de Photoshop, logiciel d’Adobe, maître sur le marché des logiciels de traitement d’image. Personnellement, à l’occasion de publication de certaines de mes photos, j’ai reçu des commentaires du style “Merci Photoshop”, et là, je dois reconnaître que, quand c’est le cas, je suis très vexée 😀 Mais je relativise bien vite, car, finalement, les gens qui critiquent Photoshop sont ceux qui le connaissent le moins, et, par conséquent, le craignent. Je trouve que c’est un peu réducteur de ramener la maîtrise de la photographie et de la lumière, ou du choix judicieux du sujet, à l’utilisation d’un logiciel. C’est un peu manquer de respect au photographe, à son oeil et à son expression artistique. Il est vrai que, contrairement au peintre, le photographe a besoin de quelques outils technologiques supplémentaires pour pouvoir s’exprimer. Mais ce n’est pas parce qu’on dispose de ses outils et qu’on les utilise, qu’on est talentueux pour autant. La preuve avec toutes ces personnes qui se disent désormais photographes parce qu’elles ont acheté un reflex et, souvent, “cracké” Photoshop (pourquoi irait-on payer pour ce programme ? Il est drôlement cher en plus !) et l’utilisent un peu n’importe comment. Souvent pour faire des “montages” ou “photomontages”. Ce sont ces personnes aussi qui vous proposent de remplacer un pro au pied levé, parce qu’elles savent le faire aussi et pour pas cher, voire gratuitement. Ceci est un autre débat. Revenons à Photoshop.
Fabuleux “enhancer”
Je n’ai pas encore trouvé la traduction exacte de ce terme : développeur, metteur en valeur… En français, il n’y a pas de mot selon moi qui résume ce terme si approprié de “enhancer”. Voilà ce qu’est Photoshop à la base. Comme la chambre noire le faisait pour les pellicules de l’argentique en plusieurs étapes, en une opération, il développe vos négatifs et produit des tirages (électroniques ou papier, avec l’imprimante). Mieux, comme nous le faisions à l’agrandisseur, il peut retenir partiellement de la lumière ou en fournir plus pour pallier les manques de l’appareil photo, qui sont, la plupart du temps, causés par les trop grands écarts de luminosité.
Car même s’ils ont bien évolué au point de vue des performances, les appareils photo, les écrans et le papier n’arrivent toujours pas à la cheville de l’oeil humain pour la restitution des informations.
Donc Photoshop ce n’est pas un logiciel qui permet de mincir ou d’embellir les sujets photographiés. C’est un logiciel de traitement d’images qui, tout simplement, met en valeur des photos. Qui révèle des détails invisibles à l’oeil nu, à travers un capteur, puis à travers un écran, de ce que vous, humain, aviez perçu de la scène. C’est la raison pour laquelle il permet de développer sa créativité si on l’utilise à bon escient, c’est à dire comme un outil.
La photo du haut est la photo telle quelle : elle est plate, sombre, n’a rien de très attirant, c’est une photo d’un mur sur un ciel nuageux. La photo du dessous a reçu quelques réglages d’exposition : en fait tout ce que vous y voyez s’y trouvait, il n’y a rien qui a été ajouté. Sauf que les niveaux ont été travaillés pour assombrir le ciel (dans lequel initialement, il n’y avait pas de détails) et pour éclaircir les pierres, qui n’avaient pas reçu assez de lumière lors de la prise de vue. Bien sûr, il faut travailler dans les limites du raisonnable : les pierres ne sont pas sous-exposées à la prise de vue (si c’était le cas on aurait développé ce qu’on appelle du bruit en les éclaircissant) et le ciel n’était pas trop surexposé (c’est pour ça que les pierres sont un peu sombres au départ).